Claire Foltete Décors accords à corps - 2019

Claire Foltete Décors accords à corps – 2019

Décors accords à corps.

L’arbre décor, témoin et compagnon de notre présence au monde, est le sujet récurant de mon travail. En le  faisant apparaitre et disparaître dans l’épaisseur de la feuille-support, il devient la métaphore de nos vies : parfois nous sommes « au monde » et d’autres fois absents.

J’ai cherché sa puissance avec les arbres centenaires du parc Rochegude albigeois et puis sa fragilité avec son installation dérisoire sur nos nouvelles places trop pavées. J’ai utilisé son réseau de branchages dépouillés comme appareil circulatoire complexe et indispensable à la vie, puis lui ai rendu son statut de décor en brodant le trait et en attribuant une forme à l’ensemble (rond, ovale…).

Je m‘en suis éloignée dans les paysages-décors à la fois cadres et images qui impriment à la feuille de papier une empreinte suffisamment légère pour qu’ils s’y prolongent.

J’ai fait surgir son squelette et le mien a émergé tout en empilements de vertèbres : j’ai pu ainsi parcourir d’autres chemins, recomposer décors et planches fleuries comme autant d’exercices d’approches et de détachements nécessaires au travail.

Et presque toujours avec le crayon qui trace, imprime, caresse le papier sans jamais le masquer ce qui me permet d’être plus détachée de la représentation et de l’image.

Claire Foltete

Claire Foltete a toujours dessiné des arbres, des arbres en hiver, quand ils paraissent chenus et squelettiques. Mais un jour, surprise, elle réalisa que son corps aussi avait un tronc. Un tronc vertical charpentant des branches osseuses : ses bras, ses membres.

Dès-lors qu’elle s’intéressa à l’anatomie humaine, apparut dans ses œuvres l’image de certains os dont celle de la vertèbre, pièce maitresse de notre colonne, pièce importante de notre constitution au point que les égyptiens du temps des pharaons en firent le symbole de la vie. C’est le Signe Ankh.

En reprenant ce symbole, Claire avec ses crayons de couleurs (dont le bois vient de l’arbre, n’est-il- pas ?) glorifie à sa belle manière la nature et la vie.

Jean Vidal